Calendrier des événements - L'Empreinte

Tarif C

Un condensé éblouisant des danses urbaines issues des quatre coins du globe! Amala Dianor offre une partition électrisante pour onze danseurs à l'ffervescence contagieuse.

Electro, voguing, pantsula, krump, afro, waacking, new style… Dans une ambiance de fête futuriste, Amala Dianor, chorégraphe franco-sénégalais venu du hip hop, fait une mise à jour de notre logiciel des genres urbains, réunissant un époustouflant casting international, de Johannesburg, à Rio ou encore Séoul. La séquence d’ouverture haletante pose les bases de danses hybrides - kathak boosté à l’électro, danse afro modernisée -. L’écriture fonctionne par distorsion et appropriation, à la manière du dub, ce genre musical dérivé du reggae. Depuis le monumental décor de cubes superposés aux changeantes ambiances nocturnes, les gestes se propagent d’un corps à l’autre aussi vite que sur les réseaux. Même le producteur Awir Leon, aux commandes d’une musique entêtante et planante, ne résiste pas à l’envie de rejoindre ce chœur battant de corps électriques.

Tarif C

La légèreté des pièces de Debussy, l’émotion des comédies musicales de Gershwin, le swing de Cole Porter. Un somptueux duo piano-voix pour enjamber les années folles !

François Dumont, pianiste français à la renommée internationale et la soprano irlandaise Helene Kearns se retrouvent depuis plus de vingt ans pour des échappées musicales hors du répertoire. Après un récital dédié à la Vienne Lyrique, leur Cabaret Debussy nous embarque des deux côtés de l’Atlantique, s’amusant de liens pas si communs entre compositeurs français et américains du 20e siècle. L’épopée démarre dans le Paris des années folles, avec l’enfantine Children’s Corner, et la valse Plus que lente de Claude Denussy, pièces pour piano solo. Après un détour par la période cabaret d’Erik Satie et sa chanson La Diva de l’empire, le duo bascule dans les années 50 américaines, tendance comédie musicale, avec un hommage à Georges Gershwin. Il y a bien sûr l’inoubliable Summertime, tiré de Porgy and Bess et illuminé par la voix d’Helene Kearns, mais aussi des airs de cinéma, époque Fred Astaire et Ginger Rogers. Il ne manquait que le swing jazzy de Cole Porter en clôture !

Tarif B, dès 6 ans

Il y a presque quinze ans Sylvain Huc marquait les esprits avec ce petit chaperon rouge en jogging et sweat à capuches, qui jouait à se (nous) faire peur, et renversait  joyeusement les rôles. Reprise !

Qui a peur du grand méchant loup? Le petit chaperon rouge, nous, et peut-être même le loup… La peur habite ce conte chorégraphique sans parole pour deux protagonistes des temps modernes. Elle, capuche rouge, féminine et naïve. Lui, capuche noire, effrayant et fascinant. Sur un plateau dépouillé, où les lumières alternent noirs profonds et blancs éclatants, leurs corps transmettent des émotions fortes, leurs bouches soufflent, rient, halètent. A l’écart un musicien-bidouilleur n’est pas pour rien dans les ambiances hitchcockiennes que le rire vient souvent déjouer. Donnée plus de 250 fois depuis 2011, cette pièce jeune public fait son retour sur les scènes avec une nouvelle distribution. Sylvain Huc et Cécile Grassin ont laissé place à Constant Douille et Elena Sevilla qui portent avec tout autant d’intensité cette inoubliable version du conte.

Tarif C

Depuis la corniche Kennedy à Marseille une bande de jeunes gens vibre chaque été du frisson du grand saut, jusqu’au drame. Un théâtre de sensations et de corps.

Est-il possible d’expliquer cette excitation du saut ? Depuis une paroi rocheuse reproduite sur la scène, une bande de danseurs, acrobates, musiciens, fait l’expérience de ce jeu adolescent dans une première partie sans parole, que deux danseurs de la Horde chorégraphient. La chute mortelle de l’un d’entre eux interrompt le rituel, et le cours de la pièce. Vient alors le temps des mots, et la quête d’une mère endeuillée. Delphine Hecquet, choisit ici la puissance du corps collectif, le toucher, l’entraide, pour porter ce récit de la jeunesse, comme un écho à la Corniche Kennedy de Maylis de Kerangal.

Tarif D

Le Ballet Malandain ravive les Quatre saisons de Vivaldi et celles, moins connues, d’Antonio Guido, en un souffle audacieux, tout en lignes précises et rondes folkloriques.

Devant un hypnotique mur de pétales projetées, les danseurs du Ballet Malandain s’élancent sur les célébrissimes Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi, et celles moins connues du compositeur Antonio Guido, contemporain de Vivaldi. Les réunir en un seul programme était un pari osé que Thierry Malandain relève brillamment, avec l’épure et la virtuosité qui caractérisent son ballet. De portés légers en rondes tournoyantes influencées par le folklore basque, le directeur du CCN de Biarritz saisit tout autant l’allégresse de la partition, que son esprit populaire. Les tableaux cycliques explorent une danse baroque élégante et posée tout autant que des intermèdes plus graphiques et contemporains, où les bras des danseurs se prolongent de longs tissus ailés sombres. Préoccupé depuis longtemps par les relations entre l’homme et la nature, Thierry Malandain poursuit ici sa recherche, sans pour autant être aveugle des dangers qui guettent. Lorsque les pétales virent au noir sombre, s’ouvre la possibilité que les saisons ne tourneraient plus vraiment rond. Un ballet sublime, aiguisé et enivrant.

Tarif C, dès 8 ans

Six acrobates-danseurs s’apprivoisent à travers un drôle d’agrès mobile. Toute la magie et la poésie du grand collectif catalan.

Le cirque « eia » a imaginé Nuye, « nous » en sarde, juste après les périodes de confinement avec l’envie d’y retrouver la rencontre, le corps collectif et l’élan du vivre ensemble. Le porté main à main, la voltige et l’acrobatie constituent depuis toujours leur marque de fabrique, qu’ils pimentent ici d’un partenaire d’un genre nouveau : une haute paroi modulable (parfois même bancale), percée de trous et de fentes. De quoi décaler et élargir les espaces de frottement entre les corps des six acrobates, dont les combinaisons hommes-femmes, à rebours des attendus de la voltige, redéfinissent aussi les possibles du couple. D’épaulés musculeux en équilibres fragiles, de tours humaines en contacts doux et sensibles, ce cirque-là envoie de la magie virevoltante autant qu’il rappelle nos infinis besoins de solidarité, de confiance et d’altérité.

Tarif D

Après le succès de Seconde surprise de l’amour, le très grand Alain Françon retrouve les jeux amoureux de Marivaux dans une comédie à l’alchimie délicieuse et décidément irrésistible.

Dorante a aimé Araminte au premier regard. Mais comment ce jeune homme ruiné, sans statut social, va t-il parvenir à se faire remarquer d’une femme - belle, riche, veuve -  aussi inaccessible ? Par l’elixir lent des fausses confidences ! Ces mots, susurrés par Dubois, l’intendant prêt à tout pour que Dorante parvienne à ses fins - le mariage ! -, sont tendus comme un miroir à l’amour-propre et au désir de la belle. La formidable machine matrimoniale s’enclenche, semée d’embûches, de fausses trappes et de rebondissements. Avec le même appétit pour les dialogues subtils et les imbroglios comiques, le grand metteur en scène Alain Françon choisit de porter la comédie de Marivaux dans une scénographie comme un écrin. Figure incontournable du théâtre depuis près d’un demi-siècle, grand habitué des Molières, Alain Françon insuffle vigueur et éclat à ces feux follets de l’amour. Débarrassé de tout académisme et attisé par des comédiens virtuoses, le verbe de Marivaux virevolte comme jamais. Un régal !

Tarif B, dès 9 ans

Quand l’innocence des enfants d’ici se heurte aux réalités sombres des enfants de là-bas. Les Tréteaux de France subliment cette fable contemporaine de la mondialisation.

Le jour de son anniversaire, un enfant reçoit le dernier jeu de société à la mode, dans lequel il découvre, imprévue, une lettre et des grains de pissenlit. Ce message lui arrive de l’autre bout de la terre, depuis « Le Pays de la fabrique des Objets du monde » là où Li-Na et Tao sont envoyés à l’usine et réduits en esclavage. Commence alors une lente découverte du sort inégal des enfants. Pour porter cette fable chorale commandée à l’auteur Yann Verburgh, Olivier le Tellier, directeur des Tréteaux de France, choisit le mouvement et l’agilité : les cinq comédiens bondissent d’un rôle à l’autre, les caisses de plastique valsent, pour devenir une chaine d’usine ou une chambre enfantine, un joueur de diabolo jaune injecte magie et poésie, malgré tout. Jamais moralisatrice, cette fable des temps modernes ouvre des interrogations à hauteur d’enfants sur l’indocilité, la liberté et la responsabilité.

Tarif D

Le Chœur de l’Opéra de Bordeaux nous emporte à Lima, auprès de la Périchole, de Piquillo et du Vice-Roi. L’exotique opéra-bouffe d’Offenbach, condensé en une heure.

A Lima, au Pérou, la Périchole et Piquillo, chanteurs des rues, sont amoureux l’un de l’autre, mais sans le sou. Sur une place de la ville, le vice-roi du Pérou aperçoit la jeune femme et décide d’en faire sa demoiselle d’honneur, autrement dit sa maitresse. Commence alors un trio amoureux, marqué par la satire sociale et l’esprit libertin. C’est à une version condensée et lyrique de 45 minutes de l’Opéra-bouffe d‘Offenbach (1886), que les trente chanteurs du Chœur de l’Opéra National de Bordeaux nous convient, accompagnés d’un pianiste et sous la direction de leur chef argentin Salvatore Caputo. Les airs les plus emblématiques de cette œuvre à la veine comique et au charme exotique sont ponctués d’interventions d’un comédien-récitant. Un guide précieux entre l’œuvre et le public, qui rend cette traversée lyrique plus fluide encore.

Tarif C

Drôles d’oiseaux pour un orchestre. 10 voix réunies sans prises de bec par Sylvaine Hélary. Il chante beau, cet orchestre incandescent. Par sa volonté d’étinceler, par ses clair-obscurs où se côtoient la fragilité du souffle et la puissance du rock progressif des années soixante-dix. Habituée des mélodies secrètes, la flûtiste et toute récente directrice de l’ONJ fouille sa mémoire musicale pour créer une aventure sonore très puissante. Rare Birds, ensemble à majorité féminine, associe des oiseaux rares du baroque et de l’électronique, expose toute une frange, humble et laborieuse, de la jeune génération de l’improvisation hexagonale. L’orchestre est épaulé par deux voix. Celles de deux femmes d’écriture, à la recherche de clarté : Emily Dickinson, poétesse américaine du 19esiècle, et PJ Harvey, rock icon anglaise et remuante. Deux voix chantant entre lumières noires et ombres claires.

Tarif C

Camille Bertault est une chanteuse. Camille Bertault aime les rythmes. Elle aime les mots. À la trace, elle les suit pour mieux les dérouter, avec une joie sensible. Son répertoire s’invente au fil du temps. Détournant, pour mieux se les approprier les chansons de Mongo Santamaria (« Afro Blue ») ou Michel Legrand (« Les Moulins de mon cœur », avec Kyle Eastwood) ou s’approchant à grands pas du spoken word et des techniques du beat box. Camille Bertault est une fille de son temps. Loi des mélanges faisant devise, la chanteuse est une femme libre. Elle ensorcelle son monde avec le rythme désinvolté. Elle l’émeut avec une tendresse insolente. Bonjour mon amour, son dernier projet, combine percussions iconoclastes et démontage de syllabes. Avec un œil qui frise et un sourire plein de mordant.

Tarif C

Prêts pour une saga ébouriffante ? 1200 tours embrasse le monde à cent à l’heure, porté par une jeunesse bouillonnante, le rap et la sororité.

Aurélie Van Den Daele, à la tête du Théâtre de l’Union à Limoges, et Sydney Ali Mehelleb, auteur et comédien, signent une épopée contemporaine au rythme haletant comme une série. Au centre du vortex scénaristique, une jeune députée marseillaise, Raïssa et une rappeuse, X. Lorsque cette dernière déclenche une émeute à l’Elysée après un concert au Zénith, la machine médiatique et politique s’emballe, sans plus aucune chance de l’arrêter. 17 personnages et une succession virevoltante de saynètes courtes et nerveuses racontent le monde contemporain au rythme effréné de la course à l’information, des emballements sur les réseaux, et du rap. A la mise en scène, Aurélie Van Den Daele, opte pour un montage serré d’images vidéo, de musique, de danse, de dessins et d’engagement total des corps. Une tragi-comédie dont le flow continu capte l’essence de l’époque et redessine les horizons futurs.

Tarif B, dès 8 ans

Quels secrets et vies souterraines se cachent sous nos pieds ? Deux artistes-spéléo creusent devant nous et font merveille.

Il fait sombre, une simple bougie éclaire le visage d’une comédienne-bidouilleuse. Des sonorités humides évoquent l’acoustique des cavernes. Nous sommes sous la terre. Embarqués pour un voyage peuplé de voix d’archéologues, d’ermites et d’historiens, de vers de terre et de fossiles. La Cie Matiloun creuse le mystère des grottes et déploie un imaginaire infini à partir d’objets animés, d’un peu de sable et de pierre, d’une caméra joueuse façon lampe frontale, de peaux tendues et sonores. Ce théâtre sensoriel proche du rituel, s’est nourri de paroles documentaires qu’on entend par bribes, distillant ressentis et savoirs. Clémence Prévault et Sébastien Janjou, le musicien, manipulent à vue toute sortes d’objets et instruments, jouent des échelles et effets de grossissements. Une descente artistique dans les profondeurs, joyeuse, mystérieuse et vivante.

Tarif C

Un match de waterpolo, de la pop italienne et l’ombre de Nanni Moretti planent sur cette pièce aquatico-muscico-burlesque, directement inspirée d’un de ses films.

Il n’y a pas que la musique dans le théâtre de Matthieu Bauer, il y a aussi le cinéma (on se souvient de son Buster) ! Dans Palombella Rossa, directement inspiré du film de Nanni Moretti sorti en 1989, piscine et désillusion communiste se télescopent en une mémorable partie de water-polo pendant laquelle Michele, amnésique, retrouve petit à petit la mémoire - de son enfance à ses engagements politiques -. Gradins, buvette et bassin dessiné à même le sol plantent l’ambiance chlorée dans laquelle les quatre comédiens trouvent place. Nicolas Bouchaud (invité l’an dernier pour le cinéphile La loi du Marcheur), est plus Moretti que nature - de mauvaise foi, bavard, mais irrémédiablement optimiste ! Eclaboussée de situations burlesques, la pièce dérive joyeusement sous les embardées poétiques d’Anne-James Chaton et une importantissime BO, jouée live, aux accents pop italiens. Faut-il préciser que cette tragi-comédie italienne finira sur un penalty?

Tarif C

Une rencontre virtuose tout en délicatesse autour de Beethoven, Stravinsky et Smetana, emmenée par une jeune génération ultra-talentueuse.

Un quatuor composé pour l’occasion rassemblant la crème de la crème des solistes hexagonaux ! Voici la promesse de cette soirée qui traversera les siècles et les styles avec aisance et panache. A eux quatre, ils ont déjà arpenté les plus grands festivals du genre, pas mal de pays, de la Corée à l’Allemagne en passant par la Finlande, et collecté une sacrée moisson de récompenses (révélation soliste instrumental pour trois d’entre eux).

Tarif C

Exhumant le roman mélancolique de Peter Weiss, Sylvain Creuzevault expose les défaites du monde ouvrier et de l’anti-fascisme dans une pièce-fleuve portée par une toute jeune génération.

L’histoire des luttes sociales et politiques intéresse depuis toujours Sylvain Creuzevault (Notre terreur, Banquet Capital...). L’Esthétique de la résistance de l’allemand Peter Weiss, roman dantesque paru dans les années 70, lui offre une histoire collective de la lutte contre le fascisme dans les années 30. Montée avec le groupe 47, promo sortante de l’école du TNS à Strasbourg, la pièce interroge avec acuité les notions d’engagement politique et de renoncements. Elle pose aussi la piquante question de l’utilité du geste esthétique dans les périodes les plus sombres et rend un hommage aux formes théâtrales, de Brecht au cabaret, dans un enchainement de décors, d’époques et de géographie - Berlin laisse place à l’Espagne puis à la Suède -. Les jeunes comédiens s’engagent avec ferveur, épaulés par quelques-uns des fidèles de Creuzevault dans cette histoire de l’art de la résistance. Contrepoint en noir et blanc d’Edelweiss (France-Fascisme) accueilli la saison passée, une fresque historique fleuve nécessaire, par les temps qui courent.

Tarif A, dès 4 ans

Éloge chorégraphique du pied ! Deux danseuses explorent avec délice le potentiel sensoriel des petits petons et panards.

Au sens propre comme au figuré, la compagnie La Ruse a décidé de prendre son pied. Plus question de cacher ces indispensables compagnons de marche au fond de chaussures étriquées, ni de les oublier sous prétexte qu’ils seraient à l’exact opposé de notre cerveau. Ils se retrouvent dans cette pièce en li-ber-té, et diablement réhabilités ! Sans complexe, les deux danseuses à la souplesse enfantine les portent à la bouche, activent leurs orteils ou s’ancrent au sol, plantes épanouies, pour mieux courir, sauter, jouer… Le tapis de danse immaculé ravive le bleu des salopettes et le chatoiement d’un tapis de fourrure multicolore. Dans ce joli mélange de musique, voix et lumières caressantes, le décor fait de cubes laisse même apparaître une sculpture-piédestale. Impossible, après cette inventive reconquête po(do)étique, de prononcer à nouveau ces mots : « bête comme ses pieds ».

La 22ème édition du Festival du cinéma de Brive, organisé par la Société des réalisateurs de films, se tiendra du 7 au 12 avril 2025 au cinéma Rex et dans d’autres lieux culturels de la ville. La Scène nationale est heureuse d’accueillir ce rendez-vous gratuit et ouvert à toutes et tous, le cinéconcert du festival. 

Programme disponible en mars sur www.festivalcinemabrive.fr

Tarif D, dès 8 ans

Marionnettes, décor magique et un casting quatre étoiles font de cette plongée sous les mers une magnifique épopée.

Tout le monde est là : le capitaine Nemo en beau costume marin, le Nautilus bloqué en eaux profondes, les scaphandriers flottants, les poissons merveilleux et le génie de Jules Verne. Le couple Christian Heck et Valérie Lesort y ajoute une impeccable distribution et un foisonnant théâtre d’illusion et de marionnettes, rendant cette immersion totalement magique. Se détachant d’un noir profond, un hublot géant sépare les mondes des humains et de la faune aquatique. Passant d’un côté à l’autre, les comédiens sont tour à tour personnages ou monstres marins, acteurs et manipulateurs de mérous, méduses et poulpes géants. L’inventivité de cette mise en scène où tout semble surgir par magie, sert l’imaginaire foisonnant de Jules Verne. Une aventure en eaux profondes, qui a raflé le Molière de la meilleure création visuelle et prix de la critique en 2016 . À raison.

Tarif C

Après Brumes, l’ensemble vocal La Tempête largue ses amarres, vers un ailleurs méditerranéen. Le baroque y côtoie les musiques traditionnelles orientales. Avec la (les?) Sybille comme guide des quinze chanteurs-instrumentistes.

Comment une figure capable de proférer des oracles et naviguer entre le monde des vivants et des morts, fait-elle encore écho dans nos vies matérialistes contemporaines? Sur les pas de cette Sybille antique qui a essaimé et s’est démultipliée dans tout le Moyen-Orient (de l’Italie à la Libye en passant par la Perse) Simon-Pierre Bestion, capitaine passionné de l’ensemble corrézien la Tempête, embarque quinze musiciens-chanteurs vers les contrées méditerranéennes. Dans un décor pasolinien, mi-désertique, mi-mythologique, ils unissent leurs voix et leurs instruments de tous pays pour porter un répertoire qui a le goût du large : musiques traditionnelles orientales et balkanique, - avec oud, kanun, duduk, ney -, illustres compositeurs baroques  - le Didon et Enée de Purcell ou l’Orfeo de Monteverdi -, et une création contemporaine commandée au compositeur franco-libanais Zad Moultaka. Autant de ponts chantés entre les mondes, vivants et disparus.

Tarif C

Dans une chorégraphie tout en force, douceur et retenue, Hervé Koubi et Fayçal Hamlat se penchent sur une relation fraternelle entre deux hommes-danseurs, rejoints par des enfants.

Dans un décor à la blancheur laborantine - dôme de lumières-papiers, tissu blanc au sol, costumes clairs - deux hommes passent des accolades aux roulés charnels, des empoignades aux virevoltes hip-hop. Une histoire entre deux frères, forcément complexe, faite de rapprochements, de douceur et de violence contenue, épousant les contours d’une écriture chorégraphique entre lignes contemporaines et puissance hip-hop. Hervé Koubi et Fayçal Hamlat jouent des forces contraires dans cette création qui se veut aussi le reflet de leur complicité artistique. Ne sont-ils pas d’ailleurs au bord du plateau, témoins de cette joute qui prend un tour mythologique lorsque deux enfants-danseurs les rejoignent. La relation fraternelle s’étoffe alors d’un désir de protection, de transmission, au sein d’une communauté intergénérationnelle. La danse s’y fait douce, attentive, tout regards et précautions. Et l’hippocampe du titre ? Il profile parfois sa tête et sa silhouette longiligne dans des portés gracieux, surgis de temps lointains.